Trois clochers et un sport, le football - Humeur d’un amateur

Les arbitres de l’ESCG sont au nombre de 5. Certains sont pères de famille, tous travaillent et ont des responsabilités. Leur employeur ou leurs salariés comptent sur eux chaque semaine. Ce sont tous d’anciens footballeurs amoureux du ballon rond. 3 d’entre eux sont d’origine maghrébine.

Nos joueurs et nos éducateurs ont tous des racines très différentes (européennes, nord africaines, turques...). Certains sont fils d’agriculteurs, d’autre d’ouvriers ou d’artisans et ils ont une même passion, le football. Nos dirigeants et nos partenaires sont artisans, commerçants, salariés, entrepreneurs, ils sont aussi de toutes origines et tous aiment profondément le football. Les arbitres qui sont désignés pour nos rencontres, nos adversaires, les dirigeants qui les accompagnent sont de toutes origines, ont des responsabilités autre que dans le football et aiment tout autant ce sport.

La vie pourtant nous réserve des péripéties, du stress dans l’activité professionnelle, des difficultés d’emploi, des moments parfois difficile en famille et pourtant au sein de l’ESCG nous avons le plaisir de nous retrouver, dirigeants, arbitres, joueurs et partenaires, de nous offrir des repas conviviaux, des échanges d’anecdotes, de souvenir, un peu de chaleur humaine et de solidarité.

Il y a quelques années 3 clochers ne pouvaient pas se voir, c’était la lutte à chaque match,  chaque derby sentait la poudre, puis deux se sont réunis pour le meilleur et pour le pire. Le troisième enfin a rejoint les deux autres.

Au sein de l’ESCG, ces trois qui n’auraient jamais cru s’entendre ont découvert que, derrière chaque clocher, il y avait des passionnés du même sport qui ensemble pouvaient offrir des conditions formidables de pratique à leur jeunes enfants, soulager les dirigeants devenus plus nombreux, renforcer l’encadrement avec plus d’éducateurs, offrir des possibilités de contrat à mi-temps pour tenir le secrétariat et la comptabilité de l’association et donner de la cohérence à l’apprentissage et à l’éducation des jeunes footballeurs et footballeuses.

Pourquoi, malgré tous ces bons côtés que permettent de vivre une association de football, malgré la qualité de l’ambiance que nous contribuons tous à créer au sein de l’ESCG, Pourquoi faut-il que l’on se gâche la fête plusieurs fois par an en adoptant des comportements indignes ? Pourquoi faut-il que l’adversaire reçoive notre mépris, voire nos insultes, pourquoi faut-il que l’arbitre soit la cause de tous nos maux ? Si un jour je dois quitter le milieu du football amateur ce sera typiquement du fait que je ne comprends pas ces crises comportementales et ne veut pas les excuser. J’ai déjà arrêté l’arbitrage pour limiter mes insomnies, mes angoisses, mes peurs de voir des matches dégénérer. Je le dis et le redis encore, comme je l’ai dit en début de pamphlet. Nous avons tous la même passion du foot et nous avons construit dans ce club, l’ESCG, des bases très solides dont nous pouvons être tous fiers. Veillons à ne pas tout ruiner parce que nous ne saurons pas relativiser les enjeux, retenir nos insultes, nos menaces envers nos adversaires, leurs dirigeants ou les arbitres de nos rencontres. Je vous assure que par moment notre comportement individuel, parfois exacerbé par un effet de groupe autour d’une rencontre de football, n’est pas digne de ce club et de ce qu’il nous apporte. Alors si nous ne voulons pas changer tanpis pour moi, tanpis pour nous, mais j’aurai quand même essayé d’apporter ma vision des choses.

Posez-vous toutefois la question suivante :

Pourquoi des clubs, des dirigeants, des éducateurs et des joueurs qui avaient à une époque les pires difficultés à se supporter, à s’apprécier, en sont venus à se respecter et à construire ensemble un avenir ?

Ma réponse, qui n’engage que moi, est qu’ils ont eu l’intelligence de comprendre à un moment que le football était leur passion première et qu’ils étaient animés de la même volonté de réussir quelque chose.

Si nous l’oublions trop souvent, et malgré l’investissement que chacun a pu avoir dans son rôle depuis 5, 10, 20 ou 30 ans et plus, nous pouvons tout casser et plus vite qu’on ne l’imagine.

J’espère ne plus voir les débordements de ces dernières semaines mais je sais que c’est très utopique et que les gens ne changent pas en un an ou en un instant.

Regardez ce que vous avez construit, ce que nous avons fait tous ensemble !

Soyez fier de l’ESCG !

Vivez pour le football, la convivialité des moments passés ensemble, encouragez vos joueurs, venez voir vos jeunes et la formation qui leur est offerte, accompagnez les et oubliez vos rancoeurs, votre stress ou vos préjugés pour profiter du moment !

Merci de m’avoir lu !

Amicalement

Alain Cayrol dit Kéké qui a quand même un peu les boules...